La préfecture de Fukui se trouve loin des grandes agglomérations nippones et n’est pas encore assaillie de hordes de touristes. Pourtant, cette région à la nature sauvage et pleine de traditions, qui borde la mer du Japon au sud de Kanazawa, a beaucoup à offrir à ses visiteurs… Et je vous propose, dans cet article, de vous parler des meilleures activités que j’ai pu découvrir au cours de mes quelques jours à Fukui.
Les cinq lacs de Mikata, dans la baie de Wakasa
Situés dans la baie de Wakasa, les cinq lacs de Mikata sont généralement appelés les « lacs aux cinq couleurs » en raison de leurs teintes changeantes, au fil des saisons…
La baie de Wakasa, qui se situe au centre de l’île d’Honshu, sur la côte bordant la mer du Japon, possède cinq lacs dénommés respectivement : Mikata, Suigetsu, Saga, Hiruga et Kugushi. Immanquables si vous passez par la préfecture de Fukui, le « Mikata goko » (le nom japonais de ces lacs en Japonais), est un site pittoresque qui charmera ses visiteurs par sa beauté et sa quiétude.
Ces jolis lacs situés au cœur de collines boisées, changent subtilement de couleurs selon les saisons. Cela est notamment dû aux différences de salinité de l’eau entre les lacs (ceux étant plus proches de la mer étant bien évidemment plus salés), mais aussi aux diverses profondeurs… Allant du bleu turquoise à des bleus plus profonds, ces lacs sont très prisés des Japonais.
Pour ma part, il ne faisait pas un temps exceptionnel au cours de mon séjour à Fukui, je n’ai pas donc pu apprécier la couleur des lacs dans toute leur splendeur… Néanmoins j’ai adoré le lieu, qui m’a laissé une forte sensation de sérénité ! Surtout que ma première observation des lacs s’est faite via une petite croisière matinale sur le lac Wakasa. Une petite balade en ferry pour le petit déjeuner, organisé via l’hôtel au bord du lac où j’avais dormi la nuit précédente : l’hôtel Suigekka.
Le Summit Park et sa vue panoramique sur les lacs
Il existe une route panoramique de 11 kilomètres qui surplombe le Mikata Goko, nommé « Rainbow Line ». Et un parc y a été aménagé, afin de profiter pleinement de la vue… Il s’agit du « Summit Park ».
La Rainbow Line est une route touristique et panoramique qui permet d’admirer les cinq lacs de Mikata. Et conduire ou faire de la moto dans ce magnifique paysage est un réel plaisir… Cependant, pour avoir la meilleure vue sur les lacs et se promener dans un cadre agréable et sécurisé, je vous conseille de vous rendre au Summit Park, tout en haut du mont Baijodake. Un téléphérique (ou un télésiège, au choix) permet de monter au sommet du parc en moins de deux minutes depuis le parking. De là-haut, un observatoire offre une vue à 360° sur les paysages environnants, où les cinq lacs, les collines boisés, ainsi que la mer du Japon, se rejoignent.
De la péninsule de Tsuruga au cap Echizen, avec le mont sacré Hakusan au loin, c’est le seul point d’observation à partir duquel les cinq lacs et leurs couleurs distinctives, peuvent être vus en même temps… Un panorama magnifique qui permet de mieux comprendre le relief de la région !
Le Summit Park est également un petit havre de paix pour les visiteurs (et encore plus les amoureux), qui peuvent y boire un café ou y déguster une glace à la rose… Le lieu est en effet pensé et aménagé dans le but de passer un très bon moment en plein air ! Aussi, ne manquez pas le bain de pieds en plein air, où vous pourrez tremper vos pieds dans une douce eau chaude, tout en profitant de la vue spectaculaire sur les cinq lacs.
Les ruines historiques du clan Ichijodani Asakura
Le site archéologique Ichijōdani est situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Fukui et contient les vestiges d’une ville fortifiée datant la période médiévale, base du puissant clan Asakura.
Dans le centre de la préfecture de Fukui se trouvent les ruines partiellement reconstruites de la ville fortifiée d’Ichijodani. Des fouilles et des études réalisées sur ce terrain ont permis de mettre au jour le tissu urbain de l’ancienne communauté qui résidait à cet endroit jusqu’en 1573, date à laquelle ce fut totalement détruit et brûlé. La ville fortifiée était en effet la base du clan Asakura, une famille de Daimyo qui contrôlait la province d’Echizen.
Chef du clan dirigeant la ville, guerriers vassaux et artisans, tous avaient leurs résidences dans cette ville qui comptait plus de 10 000 habitants et qui se développait comme le centre culturel, militaire et commercial de la région. Une petite partie de la ville a d’ailleurs été reconstruite le long d’une rue longue de 200 mètres. Plusieurs bâtiments sont meublés (comprend les maisons fortifiées des samouraïs, des marchands et des artisans) et possèdent des mannequins pour donner aux visiteurs une idée de leur apparence passée (l’entrée de cette zone est payante, contrairement au reste du site accessible librement).
Il est intéressant de parcourir la vallée et d’imaginer le faste d’antan de cette grande cité médiévale ! Même s’il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges, le lieu dégage une atmosphère particulière… Personnellement, j’ai beaucoup aimé les anciens jardins, aux arbres centenaires.
Heisenji, le sublime temple de mousse
Le Heisenji Hakusan est un sanctuaire shinto de la ville de Katsuyama, dans le parc national de Hakusan. Reconnu pour ses jardins moussus, qui lui ont valu le titre de « lieu de beauté paysagère nationale ».
Créé il y a environ 1 300 ans par le moine japonais Shugendo Taichi, le Heisenji était l’entrée de la route du pèlerinage d’Echizen vers le mont sacré Hakusan (2 702 mètres d’altitude). Il était alors pourvu d’une dizaine de salles et sanctuaires, ainsi que des milliers de résidences de moines. Cependant, à la fin du XVIe siècle, tout le temple fut complètement détruit par le soulèvement d’Echizen et il ne reste qu’une infime partie de ses structures…
L’ancien chemin d’accès à Heisenji s’appelle « Chugu Heisenji Sando ». Un superbe sentier de pierres pavé, entouré d’arbres anciens (des poiriers japonais et des hêtres de plus de mille ans notamment)… Des pierres usées par le temps et polies par les innombrables pèlerins qui sont montés au mon Hakusan. Pierres infiniment précieuses puisqu’elles ont été transportées à la main depuis les rives de la rivière Kuzuryu par des moines ascétiques… Et l’on y trouve des caractères du Sutra du Lotus gravés sur leurs faces inférieures (la fleur de lotus est un véritable symbole dans le bouddhisme)
Mais c’est en arrivant autour de la salle de culte principale que l’on est saisit par toute la beauté et la spiritualité du Heisenji. Une vaste étendue de mousse verte scintillante forme un majestueux tapis sous les cèdres, illuminant magiquement la scène lorsqu’un rayon de soleil passe au travers.
Tojinbo et ses impressionnantes falaises
Formées par une forte activité volcanique et sculptées par les flots et l’érosion depuis 13 millions d’années, les hautes falaises rugueuses de Tojinbo offrent un spectacle magnifique aux visiteurs de Fukui…
Succession de falaises basaltiques posées sur la mer du Japon qui s’étend sur un kilomètre, Tojinbo possède une dimension très impressionnante puisque leur sommet culmine à 20 mètres de haut. Mais elles ont aussi un caractère très « graphique » de par leurs formes géométriques façonnées par vagues et tempêtes. Il faut également savoir que leur roche est très spéciale et très rare, puisqu’on ne la retrouve qu’à deux autres endroits sur la planète…
Point d’observation très connu de la mer du Japon, l’on peut à la fois profiter des falaises en marchant le long du littoral pour les admirer d’en haut, ou descendre au plus proche de la mer pour s’en rapprocher. Des tours en bateau d’une demi-heure permettent également d’avoir un autre point de vue sur les falaises, depuis la mer.
Tōjinbō est aussi le lieu de nombreuses légendes au Japon. Je ne vous en dirai pas plus alors n’hésitez pas à écouter attentivement tout ce qui se dit à propos de cet endroit, vous pourriez être étonné !
Fabrication du papier traditionnel Japonais à Echizen
Petite ville située dans la préfecture de Fukui, Echizen possède et transmet un savoir ancestral de fabrication de papier washi. Et l’on va pouvoir en savoir plus sur ce papier traditionnel via différents lieux entièrement dédiés au papier !
Le washi est un papier en fibres végétales introduit au Japon au septième siècle par des moines bouddhistes venus de Chine et utilisé depuis plus de mille trois cents ans. Composé de fibres de mûrier, il est également appelé « papier de riz » ou encore « papier de soie », à tort vu sa composition. Il se caractérise avant tout par sa texture et son aspect, et possède une place particulière dans la décoration intérieure japonaise, que ça soit sous forme de tableaux, de parois de shôji (des panneaux ajourés, ou de lampes. Il sert également pour faire des cartes d’invitation, de la calligraphie ou de l’origami (art ancestral du pliage en papier).
Il existe encore 70 industries de washi dans la région d’Echizen (des affaires familiales le plus souvent), et l’on peut visiter l’une d’entre elles (le musée du papier et de l’artisanat Udatsu) afin de comprendre concrètement comment ce papier est fabriqué… Un échange avec des professionnels en plein travail (avec des outils d’époque) permet de se rendre compte de la complexité de la tâche et de son côté très artistique.
Il est également possible de créer son propre papier personnalisé en se rendant à la « papyrus House ». Un mélange d’atelier et de boutique qui permet de repartir avec sa petite oeuvre d’art, réalisée en 20 minutes seulement. Et pas besoin de devoir apprendre le japonais pour se joindre à l’atelier, ça peut se faire en Anglais.
Aussi, si vous avez le temps, je vous conseille de vous rendre jusqu’au sanctuaire Okafuto et Otaki où est vénérée la déesse du papier : « maîtresse Kawakami ». Le temple, en bois, est extrêmement beau et original… Ça vaut donc bien un petit détour.
Étant restée peu de temps dans la préfecture de Fukui, cette liste de choses à faire est loin d’être exhaustive ! Sachez donc que vous y trouverez d’autres sites historiques importants, comprenant notamment quelques jolis châteaux (le château de Maruoka, de Fukui, et d’Echizen Ōno), le monastère eiheiji (haut lieu de la spiritualité bouddhique) ou encore le jardin du Yokokan. Un grand musée des dinosaures (situé non loin de la ville traditionnelle de Kanazawa) est également reconnu dans la région… Il y a de quoi faire !
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10 Comments
D’après les photos, le Japon ça a l’air magnifique. Je ne connais pas du tout le Japon et je ne sais pas si j’irais un jour en tout cas, en ce moment vaut mieux éviter d’y aller avec le virus qu’il y a en Chine. Je t’admire dans tous tes voyages que tu nous partages et comme on dit, les voyages forment la jeunesse et je t’encourage de continuer.
A bientôt.
Merci beaucoup Daniel pour ton retour !
Le Japon est en effet un pays magnifique 😉
Quel dépaysement ! Je suis tombée amoureuse du Japon lors de mon premier voyage là-bas. J’avais fait le circuit classique que beaucoup font (Tokyo-Kyoto-Miyajima…) mais j’aimerais beaucoup y retourner et visiter des endroits un peu moins connus et un peu moins fréquentés. Je garde cet article sous le coude 😉
Hello Emma !
La première fois j’ai fait le parcours classique aussi. Mais je découvre de belles choses à chaque fois que j’y retourne, quelle que soit la région.
Merci pour ton petit mot.
Bonjour, merci pour ce bel article très inspirant. Nous partons au japon au mois d’avril et tes conseils tombent à pic. Pour le moment nous envisageons le tour « classique » mais il nous reste 3 jours à préparer. Mon mari est tombé amoureux du Japon, il y a 10 ans. prochainement, c’est ensemble que nous y allons.
À bientôt.
Laetitia de Tahiti.
Coucou,
Tes photos sont vraiment magnifiques et l’article est très intéressant.
Bravo
Bonne journée à toi
Ces fous ces falaises ! Je connaissais mais malheureusement pas le temps d’y aller. La prochaine fois peut-être !
Absolument magnifique, une région du Japon que je n’ai pas encore faites, à prévoir définitivement. Merci pour cet article et ces belles photos.
Superbe et j’adore tes articles ! Vous y êtes allés en voiture ou en train ? Ça n’a pas l’air facile d’accès… Merci pour ton retour car nous sommes en train d’organiser notre voyage et nous aimerions y aller
Bonjour,
C’est assez isolé, donc je pense que la voiture est préférable à Fukui.