Si vous aimez l’art et que vous passez par la capitale française, ne manquez pas de découvrir ces grands chefs-d’œuvre conservés au musée d’Orsay. Pour vous faire une idée des merveilles que vous pourrez voir de vos propres yeux, voici la liste des plus belles œuvres d’art du musée d’Orsay.
Le musée d’Orsay, situé le long de la Seine, face au jardin des Tuileries et au cœur de Paris dans le 7ème arrondissement, attire des millions de visiteurs chaque année. Le bâtiment est peu banal, puisqu’il s’agit d’une ancienne gare. Ce qui en fait la première « œuvre » des collections du musée.
Trois niveaux dessinent le parcours du musée, avec des salles distribuées de part et d’autre d’un cours central. Et les étages supérieurs sont aménagés en diverses salles d’exposition. Les œuvres d’art du musée d’Orsay sont variées puisque l’on trouve à la fois des peintures, sculptures, arts décoratifs et photographies.
Mais c’est certainement de part l’importance de sa collection de peintures impressionnistes et postimpressionnistes que le musée d’Orsay est aussi reconnu. Avec des artistes comme Monet, Manet, Renoir ou encore Cézanne, bien évidemment cité dans cet article.
➜ Comment j’ai sélectionné ces œuvres du musée d’Orsay ? Dans cette sélection, je me suis focalisée sur la collection de peintures du musée, d’artistes français (ou ayant vécu en France pour Van Gogh). Des œuvres qui se détachent et brillent largement jusqu’à l’international.
1/ Portrait de l’artiste de Vincent Van Gogh
➜ Niveau supérieur, Salle 36
Van Gogh a réalisé pas moins de 43 portraits de lui-même et on peut dire que c’est son thème de prédilection. Et Le portrait de l’artiste est l’un de ses plus intenses chefs-d’œuvre. Représenté en costume sur un fond bleu tourbillonnant, son visage concentre toute l’attention. Et sa force intérieure, mêlée à une lutte visible (elle-même accentuée par le marasme alentour) nous subjugue. Il faut dire que Van Gogh croyait à l’importance des couleurs pour traduire un état d’âme.
Nul narcisse ici, c’est au contraire une profonde recherche de soi-même et une introspection sans limites que recherche Van Gogh. Il écrira d’ailleurs lui-même « On dit qu’il est difficile de se connaître soi-même. Mais il n’est pas aisé non plus de se peindre soi-même. Les portraits peints par Rembrandt, c’est plus que la nature, ça tient de la révélation ».
S’interroger sur sa propre identité, en exerçant son talent qui plus est, est un exercice vertigineux. Van Gogh a d’ailleurs fini par se perdre lui-même (ou se trouver, qui sait ?) à la fin de sa vie, jusqu’à la folie. Cette œuvre fait d’ailleurs partie de celles où il cache son oreille mutilée.
Également nommée l’autoportrait de « de Saint-Rémy », l’œuvre a été réalisée en 1889 et s’admire dans la collection permanente du musée d’Orsay.
+ La Nuit étoilée
Les « effets de nuit » représente un autre thème cher au cœur de Van Gogh (« Souvent, il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour »). Et bien que la plus célèbre de ses toiles nocturnes soit conservée au MoMa de New York (une Nuit étoilée réalisée alors qu’il vient d’être interné), celle visible au Musée d’Orsay est attachante, avec ce couple d’amoureux présents en bas à droite de la toile.
+ L’Église d’Auvers-sur-Oise
Durant les deux derniers mois de sa vie, Vincent Van Gogh s’installe à Auvers-sur-Oise. C’est là qu’il va peindre près de 70 toiles (plus d’une par jour !) dont cette église qui, sous les mains de l’artiste, se transforme en un monument flamboyant, prêt à se disloquer. Son style annonce le travail des fauves et des peintres expressionnistes.
2/ Les Coquelicots de Claude Monet
➜ Rez-de-chaussée, Exposition temporaire
Plusieurs toiles de Claude Monet sont exposées de manière permanente au musée d’Orsay et Les Coquelicots et l’une des plus connues. L’artiste a réalisé diverses œuvres champêtres avec des coquelicots, un thème assez récurrent. Dans celui-ci, peint en 1873, le peintre impressionniste a utilisé une palette de couleurs vives pour retranscrire cette agréable journée printanière.
Les touches rouges des coquelicots sont marquantes et leur grosseur au premier plan signe qu’un premier pas vers l’abstraction a été franchi. Concernant la composition, on remarque immédiatement cette femme avec son enfant au premier plan (certainement Camille, femme de Monet, ainsi que son fils Jean). Dans un second temps, on remarque qu’un autre couple semblable est également présent au second plan sur la gauche.
+ Londres, le Parlement
Silhouette irréelle et fantomatique, le Parlement surgit comme une apparition dans ce tableau bien particulier de Claude Monet. L’artiste voue en effet une admiration particulière pour la capitale britannique qu’il a découvert aux cours de ses voyages (et même pour cet édifice qu’il a peint plusieurs fois). Les touches de couleur marquent bien le brouillard particulier qui enveloppe la bâtiment, pour un rendu hypnotique.
+ La Gare Saint-Lazare
Après avoir passé plusieurs années à la campagne, Monet s’installe à Paris et s’intéresse aux paysages urbains. Il a alors demandé à travailler à la gare Saint-Lazare, recherchant des lumières et des mouvements changeants a représenter. Il y a réalisé une série de tableaux, dont le plus célèbre est visible au musée d’Orsay.
3/ Le Déjeuner sur l’herbe de Manet
➜ Niveau supérieur, Salle 29
Avec cette toile intitulé Le déjeuner sur l’herbe, Edouard Manet impose une liberté nouvelle par rapport au modes traditionnels de représentation. Il a d’ailleurs été exposé au Salon des refusés de 1863, où il fut l’objet d’un scandale, aussi bien au niveau esthétique que moral étant donné que le nu était encore très choquant pour le Paris bourgeois de la fin du XIXe siècle.
Manet s’amusait des critiques acerbes que connaissaient sa toile, son seul but étant de briser toute l’hypocrisie qui se cachait derrière le fait de n’accepter le nu que dans la peinture académique, et la peinture inspirée de la vie courante.
Émile Zola commentera lui-même le tableau, expliquant : « Cette femme nue a scandalisé le public, qui n’a vu qu’elle dans la toile. Bon Dieu ! quelle indécence : une femme sans le moindre voile entre deux hommes habillés, mais quelle peste se dirent les gens à cette époque ! Le peuple se fit une image d’Édouard Manet comme voyeur. Cela ne s’était jamais vu. Et cette croyance était une grossière erreur, car il y a au musée du Louvre plus de cinquante tableaux dans lesquels se trouvent mêlés des personnages habillés et des personnages nus.»
4/ Le Bal du moulin de la Galette d’Auguste Renoir
➜ Rez-de-chaussée, Exposition temporaire
Voici l’une des œuvres les plus importantes du peintre impressionniste français Auguste Renoir, qu’il a réalisée en 1876. Le moulin de la Galette est un monument typique de la vie parisienne (situé à Montmartre) où était organisé un bal populaire tous les dimanches et jours fériés. Une guiguette a ciel ouvert a gagné en popularité, jusqu’à attirer de nombreuses célébrités (peintres, dessinateurs…)
Le peintre a donc choisi de mettre en évidence ce cadre en plein air et l’ambiance joyeuse qui se dégage de cette foule de gens, qui danse, bavarde et boivent ensemble. A noter que les personnes présentes dans la scène sont des amis du peintre, notamment les peintres Norbert Gœneutte et Franc-Lamy (installés à la table du premier plan ), l’écrivain Georges Rivière, ou encore une certaine Estelle assise sur le banc.
La lumière a été fortement travaillé par l’artiste, par taches réparties inégalement, comme si elles traversaient le feuillage des arbres. C’est ainsi que Renoir fait ressortir ses personnages (comme pour la robe rose clair de la femme qui danse).
5/ L’Origine du monde de Gustave Courbet
➜ Rez-de-chaussée, Salle 6
C’est certainement le nu féminin le plus connu au monde, et il est exposé au musée d’Orsay depuis 1995. On peut bien évidemment imaginer à quel point cette œuvre, montrant la vulve d’une femme en gros plan, les cuisses écartées, peut étonner, voir même choquer. Mais Courbet souhaitait » ne jamais mentir dans sa peinture », et sa quête de vérité devait visiblement aller jusque-là.
Mais les questions d’ordres artistiques ont souvent été misent de côté pour ne s’arrêter sur qu’une seule question : « qui est le modèle ? ». L’identité de la femme n’a jamais été communiqué, laissant la place a de très nombreuses spéculations et fantasmes. Comme si l’anonymat était particulièrement insupportable pour les curieux.
Courbet (et avec lui Manet) sont connus comme les acteurs principaux d’une révolution picturale dans la représentation du nu. Le réalisme prenant le pas sur des nus lisses et idéalisés, repoussant toujours plus loin les limites du présentable.
6/ Pommes et oranges de Cézanne
➜ Œuvre non exposée en salle actuellement
Voici l’une des nature morte les plus populaires au monde. Conservée au musée d’Orsay de Paris, cette huile sur toile du peintre français Paul Cézanne fait partie d’une série de six peintures du même ordre qu’il a exécuté dans son atelier en 1899. Elle représente des pommes et des oranges dans des contenants blancs, le tout posé sur un tissu fleuri.
L’œuvre s’inspire d’une peinture qu’il a réalisé quelques mois auparavant avec les mêmes objets, nommée Nature morte au rideau. Mais les fruits sont beaucoup plus présents dans Pommes et oranges, avec la couleur des fruits tranchant nettement avec le blanc de la nappe. On remarque également que Cézanne a joué sur les lignes et les ronds des fruits. Avec un tissu travaillé pour donner énormément de relief à l’ensemble.
Le peinture aspire à représenter des choses simples, dans leur intériorité, pour donner à éléments aussi humble que des pommes et des oranges, toute leur dimension. Gilles Deleuze écrira à propos de Cézanne : « Le regard porté sur les pommes forme l’essence de son regard sur l’humanité ».
7/ Des glaneuses de Jean-François Millet
➜ Rez-de-chaussée, Salle 4
La vie paysanne est l’un de sujets préféré de Jean-François Millet et livre dans ce tableau le résultat de dix années de recherches autour du thème des glaneuses. Ces femmes ramassaient dans les épis qui ont échappé aux moissonneurs dans les champs. Elles n’étaient autorisé de le faire que très rapidement, avant le coucher du soleil. Une sorte de démarche solidaire entre les propriétaire et les plus précaires, qui fait toutefois débat.
Le tableau fut d’ailleurs mal accueilli par la haute société française, visiblement agacé par la contribution du peintre à dénoncer la situation paysanne. On distingue en effet clairement l’abondance de la moisson au loin, face à leur austérité.
Mais la peinture ne se limite pas à cet état de fait et nous plonge véritablement dans une atmosphère poétique, où la nature et la solitude de la condition humaine se mêle adorablement. Avec des effets doré et poudreux, donnant aux glaneuses une dignité en accord avec cette nature bucolique.
8/ Dante et Virgile de Bouguereau
➜ Rez-de-chaussée, Salle 3
Cette huile sur toile a été peinte par William Bouguereau en 1850. Un artiste français qui n’a pas toujours fait l’unanimité, puisqu’il n’a été redécouvert que tardivement après sa mort. Notamment quand Frédéric Mitterrand (alors ministre de la culture), annonce l’acquisition par l’État français de cinq œuvres du peintre, alors remises au musée d’Orsay (comme Les Oréades, La Naissance de Vénus, ou encore l’Égalité devant la mort).
Mais le tableau de Dante et Virgile est sans aucun doute celui qui marque le plus les esprits. En choisissant un sujet s’inspirant de La Divine Comédie de Dante Alighieri (et précisément du passage du chant XXX de l’Enfer où Dante et Virgile assiste au combat entre deux âmes damnées; Capocchio mordu au cou par Gianni Schicchi), l’artiste expose une scène forte et féroce, s’inscrivant dans le genre du romantisme noir.
Une toile qui fascine, d’autant plus qu’elle fait 2,80 mètres de haut ! Tout y est terrible : le dégoût affiché de Virgil, le sourire narquois du démon ailé, la rage du mordeur et la panique du mordu. Le tout dans une ambiance où l’on suffoque, parmi les ombres et les couleurs rouges sang.
9/ Le Cirque de Georges Seurat
➜ Niveau supérieur, Salle 38
Le Cirque, peint en 1890 par de Georges Seurat, représente le numéro de l’écuyère du cirque Fernando (qui sera plus tard le cirque Medrano). Le thème du cirque est d’ailleurs très fréquent dans les années 1880, notamment chez Degas, Renoir ou encore Toulouse-Lautrec.
Le style, où l’applique de petites taches de couleur pure sont juxtaposées est développé pour la première ici par l’artiste et sera plus tard désigné sous le nom de divisionnisme. Une rigueur dans la représentation, qui n’empêche pas Seurat d’afficher une forte impression de mouvement, mais également de profondeur avec les différents plans de personnages. L’œuvre sort du lot grâce à sa rigueur technique.
Mais elle sera la toute dernière de Georges Seurat. L’artiste, malade, présenta l’œuvre inachevée au Salon des Indépendants de 1891 et mourut quelques jours plus tard, pendant l’exposition.
10/ Enfant avec un masque de Jean-Léon Gérôme
➜ Rez-de-chaussée, Salle 2
Ce tableau réalisé par Jean-Léon Gérôme est une acquisition récente du musée d’Orsay, et n’est généralement pas cité parmi les incontournables (pas encore en tout cas). Pour ma part, j’ai eu un véritable coup de cœur pour cet énigmatique portrait d’enfant, avec son masque relevé.
La toile n’est pas bien grande (67cm de diamètre) et ronde. Intelligemment positionné à hauteur de visage dans le musée, on a véritablement l’impression de se retrouver nez-à-nez avec cet enfant qui nous regarde en biais. Les traits enfantins tranchent avec le masque d’un penseur torturé, relevé sur le haut de sa tête. Et le petit glaive en bois qu’il tient dans la main laisse à penser qu’il aurait atteint une vérité particulière.
Pour une interprétation toute personnelle, les couleurs (vert, jaune et rouge) rappellent les trois principes alchimiques (Soufre, Mercure, Sel). Ne manquez pas de passer devant cette œuvre, vous serez certainement captivé (c’est extrêmement bien peint de surcroît).
Ces dix plus belles œuvres d’art du musée d’Orsay sont essentielles, mais bien d’autres peintures sont remarquables et bien connues. Sans oublier les sculptures, comme l’Ours blanc de Pompon François ou la Petite Danseuse de 14 ans d’Edgar Degas.
Vous pourriez également avoir un coup de cœur en particulier pour une œuvre. J’ai moi-même été subjugué par le portrait de Madame Rimsky-Korsakov de Franz Xavier Winterhalter et par Une mendiante d’Hugues Merle. Mais il faudra arpenter par vous-même le musée d’Orsay pour les découvrir.
2 Comments
C’est une belle sélection, j’ai actuellement un abonnement annuel pour le Musée d’Orsay et j’explore de nouveau salle par salle la diversité de la production artistique du 19ème siècle. Lors des premières visites, la disposition du musée commence par étonner, ensuite on se dirige d’abord vers les Impressionnistes, mais il y a beaucoup plus.
Bonjour et merci !
Le musée est riche et oui cette sélection c’est surtout pour une première visite, car il y a tant à voir !
J’étais exténuée en sortant du musée, ça vaut vraiment le coup d’y aller plusieurs fois comme tu le fais.