Le carnaval de Nice est un rendez-vous populaire annuel sur la Côte d’Azur ! Voilà maintenant plusieurs années que je réside dans le sud et j’ai toujours aimé le carnaval. Il donne, en l’espace de deux semaines, une ambiance particulière à la ville. Et il égaye notre mois de février (souvent le plus « grisouille » de l’année) pour fêter la fin de l’hiver.

Bien que la tradition du carnaval remonte au Moyen-Age, c’est en 1873, que le niçois Andriot Saetone a pris l’initiative de créer un « comité des fêtes » et de donner de l’ampleur à ces festivités. C’est à cette époque qu’apparurent les premiers cortèges de chars et les tribunes payantes. Aujourd’hui, le carnaval de Nice est d’une très grande ampleur et il est connu et reconnu dans le monde entier. Chaque année, des bus gorgés de touristes arrivent à Nice afin de participer aux festivités, et le phénomène ne s’essouffle pas d’année en année. Il faut dire que le spectacle est toujours d’une grande qualité, que les carnavaliers ne comptent pas leurs heure pour élaborer des chars gigantesques, avec des « grosses têtes » (comme on les appelle ici) et des thèmes toujours aussi intéressants et farfelus.

Le spectacle est divisé en trois manifestations bien distinctes, qui se répètent sur les deux semaines du Carnaval (les week-ends ainsi que les mardis soir et mercredi après-midi). En journée, on retrouve la traditionnelle bataille des fleurs, ainsi que le corso carnavalesque (avec les chars et les grosses têtes). Ces mêmes chars défilent également de nuit (le soit à 21h) et il s’agit cette fois du Corso Carnavalesque Illuminé.

Une bataille des fleurs qui manquait un peu d’ambiance

La bataille des fleurs avaient lieu sur le Promenade des Anglais auparavant. Mais, pour des raisons de sécurité, c’est aujourd’hui sur la Place Masséna qu’à lieu la bataille à lieu. Il faut dire que depuis l’attentat que nous avons vécu à Nice le 14 juillet 2016, ainsi que les divers problèmes sécuritaires que l’on rencontre dans notre pays, il a fallu renforcer massivement la sécurité afin que le public se sente davantage en sécurité. Bien évidemment (parqués derrières des hautes barrières) on y perd au passage, la liberté qui est d’ordinaire propre à tous les carnavals… Il est bien loin le temps où les niçois pouvaient s’envoyer d’odorants bouquets de fleurs au visage. Il y a encore un an de cela, les jeunes femmes et les jeunes hommes présents sur les chars envoyaient des roses, des œillets ou encore du mimosa dans la foule. Mais depuis que le spectacle se fait sur la « Place Masséna », les chars sont trop loin de la foule, et on peut dire adieu aux fleurs… C’est vraiment dommage.

Du coup, même si les chars sont splendides et que les carnavaliers font le show en toute circonstance, j’ai trouvé la bataille des fleurs un peu décevante cette année… Heureusement que le sourire de la reine du Carnaval était rayonnant et que les costumes étaient incroyablement originaux, comme toujours ! C’était apparemment bien suffisant pour réjouir les groupes de seniors biens assis dans leurs tribunes ahah !

Un carnaval qui donne la priorité à la sécurité

Cependant je ne veux pas être pessimiste concernant l’évolution du Carnaval de Nice. La ville va certainement trouver les bons ajustements qui permettront de conserver toute l’essence de ce carnaval, sans lésiner sur la sécurité, et ce n’est pas chose facile tant la pression est forte de ce côté-là… Néanmoins, en plus de la sécurité, le carnaval est devenu payant, partout ! Il faut savoir qu’il y a encore deux ans, on pouvait assister au carnaval gratuitement, pour peu que l’on reste dans les rues adjacentes. Aujourd’hui, tout est clôturé et donc payant. Les tarifs varient cependant selon l’emplacement : 21€ pour une place assise en tribune, 12€ pour être debout Place Masséna et 5€ pour être debout autour du Jardin Albert 1èr. C’est bien entendu gratuit pour les enfants, mais jusqu’à 5 ou 10 seulement (selon la manifestation). Certaines familles m’ont confié ne plus vouloir aller au Carnaval, jugeant le spectacle dorénavant bien trop commercial.

Je tiens tout de même à préciser qu’une règle de base est toujours d’actualité au carnaval de Nice : c’est gratuit si l’on est déguisé ! Une règle d’or, qui n’a jamais été remise en cause… Néanmoins, très peu de personnes sont déguisées au Carnaval de Nice. On vient avant tout admirer le spectacle ! Mais on retrouve la même problématique au carnaval de Venise, avec une horde de touristes qui prennent en photo les personnes costumés qui déambulent place Saint-Marc. On ne sait décidément plus vraiment s’amuser au 21ème siècle, Ahlala…

Le Corso Carnavalesque illuminé, toujours aussi dingue !

Le Corse Carnavalesque Illuminé est toujours un ravissement pour les yeux ! Et cette année, une fois encore, j’ai été sous le charme des chars gigantesques mêlant humour, sarcasme et folie ! Avec une thématique « Roi de l’Espace » intéressante, qui a envoyé Nice et les niçois sur orbite ! On a célébré l’espace cette année et l’on a donné la parole aux extra-terrestres, mêlant « Alien », « Cosmonautes » et « Planètes » dans des chars incroyables où se sont cotoyés « E.T », « Dark Vador », « Les frères Bogdanof » ou encore la chienne « Laïka », envoyée par l’URSS à bord de l’engin spatial Spoutnik 2.

On retrouve également (c’est une tradition), beaucoup de politiques caricaturés. Et ça y va fort, comme toujours ! Ce char (que vous voyez sur ma photo ci-dessous) se nomme « La planète des singes : un astronaute s’écrase avec son vaisseau sur une planète hostile peuplée de tyrans… » Les carnavaliers ne font pas dans la dentelle et ça, on adore !!

Bien entendu, les chars du Roi et de la Reine du Carnaval de Nice étaient également dans le thème. Avec un roi qui chevauchait son aigle niçois pour « explorer les fins fonds de l’univers dans un message de paix et de folie joyeuse ». La reine, quant à elle, était axée sur la destinée, « orchestrée par le ballet des planètes et des étoiles, et la magie de l’horoscope ».