Florence est résolument une ville d’Art avec de nombreux musées. Que vous aimiez déambuler au milieu des tableaux et des sculptures ou non, certaines productions sont connues dans le monde entier et immanquables. Voici la liste des plus belles œuvres d’art de Florence à découvrir.
Les différentes œuvres d’art citées ici sont visibles dans différents lieux, mais vous n’aurez pas besoin de vous éloigner de la ville ou de prévoir des visites supplémentaires pour les admirer. Ces œuvres sont en effet exposées dans des lieux incontournables à Florence.
Vous les trouverez notamment à la Gallerie des Offices, le plus grand musée de la ville. Mais aussi au Palais Pitti, à la Gallerie dell’Academia ou encore au monastère San Marco. Les plus belles œuvres d’Art de Florence sont facilement accessibles au plus grand nombre.
➜ Comment j’ai sélectionné ces œuvres florentines ? Il y a un si grand nombre de belles œuvres d’art à Florence, qu’il est difficile d’établir une liste idéale. J’ai donc privilégié les œuvres les plus connues et plébiscitées par les visiteurs, en diversifiant les lieux de visite. Pensez à lire les descriptions des œuvres, certaines histoires sont étonnantes.
➜ L’ordre donné aux plus belles œuvres d’art de Florence : possède une numérotation de 1 à 10, totalement subjective. Toutes ces œuvres d’art sont inestimables, belles et intéressantes. L’ordre n’est finalement qu’une question de goût et pourrait tout à fait être inversée en fonction des critères utilisés.
➜ Le syndrome de Florence : une particularité médicale correspondant aux troubles ressentis par un visiteur exposé aux chefs-d’œuvre, provoquant une décompensation aiguë bénigne. Aussi appelé syndrome de Stendhal, en référence à l’écrivain Français qui a décrit en premier cet émoi ! Rassurez-vous, il ne frappe que des sujets très sensibles, passionnés, ayant une relation particulière à l’art.
1/ Le David de Michel-Ange
➜ À la Galleria dell’Academia
Une sculpture de la Renaissance réalisée par le célèbre Michel-Ange entre 1501 et 1504, voici Le David ! Elle mesure 5,17 mètres de hauteur et dépasse les 5 tonnes, car elle a été sculptée dans un gros bloc de marbre blanc de Carrare. Considérée comme l’œuvre culminante du travail sculptural de Michel-Ange, le David avait été initialement placé devant le Palazzo Vecchio. Une copie y est est présente aujourd’hui, mais l’original est exposé à la Galleria dell’Academia.
Le David tient une pierre dans sa main droite et une fronde à gauche (une lanière de cuir servant de lance-pierre), car il s’apprête à combattre avec le géant Goliath. Une tension impressionnante est visible sur le visage de David, avec une expression intense dans les yeux.
Ce jeune homme combatif représenté par l’artiste Michel-Ange est l’une des plus belles œuvres d’art de Florence, et l’une des plus célèbres de l’histoire de l’humanité. Na manquez pas de voir l’original de vos propres yeux.
2/ Le Printemps et la Naissance de Vénus de Botticelli
➜ À la Galerie des Offices, Salles 10/14
Deux tableaux majeurs du peintre Botticelli visibles à la Galerie des Offices de Florence. Impossible de manquer ces deux chefs-d’œuvre de la Première Renaissance italienne.
> Le Printemps : que l’on appelle Primavera en italien, est une peinture allégorique exécutée en tempera sur panneau de bois, entre les années 1478 et 1482. La signification exacte du tableau est encore aujourd’hui débattue. Mais il est clair que l’iconographie propose la synthèse de plusieurs mythes.
De gauche à droite on retrouve Mercure, les trois Grâces, Vénus, Cupidon, Chlorys/Flore, et enfin Zéphire. L’amour est clairement au centre de l’idée tableau, avec une pensée néoplatonicienne exprimant l’idée que l’on s’élève vers l’amour du divin par la vision de la beauté. C’est peut-être aussi un portrait tout en métaphore de la femme aimée. Je vous invite à lire cet article si vous voulez creuser la question, c’est très intéressant.
> La Naissance de Vénus : est un autre chef-d’œuvre de Botticelli, pratiquement indissociable du « Printemps ». Peint entre 1482 et 1485, il représente la déesse Vénus arrivant sur le rivage après sa naissance. Une œuvre révolutionnaire pour l’époque car c’est un grand format exclusivement dédié à la mythologique gréco-romaine. C’est aussi un nu, donc pas vraiment conforme à la morale dominante de l’époque.
La signification du tableau est liée au concept idéalisé de l’amour. Zéphyr, doux vent du printemps, est sur la gauche. Et Vénus sort des eaux debout dans la conque d’un coquillage géant. Une femme tente de la couvrir d’un voile rouge pour cacher sa nudité. La pudeur de la déesse est toutefois suggérée d’emblée, puisqu’elle se cache avec ses cheveux. Une sérénité incroyable se dégage de ce tableau.
3/ Les fresques de Fra Angelico
➜ Au Couvent San Marco
Les fresques de Fra Angelico sont visibles au couvant San Marco de Florence. De son vrai nom, Guido di Pietro, il était moine Dominicain et peintre italien du Quattrocento (né vers 1395). Surnommé « le peintre des Anges », il fait son éducation artistique à Florence et commence à peindre des retables et croix.
Mais c’est à partir des années 1440 qu’il débutera sa plus grande œuvre, avec Cosme de Médicis qui lui confie la décoration du couvent. Il va alors recouvrir la plupart des espaces du monastère, allant de l’église au cloître, en passant par les cellules individuelles des moines. Des œuvres détaillées aux couleurs pastel particulièrement agréables. Une ambiance mystique s’en dégage !
Ne loupez pas la fresque l’Annonciation (scène typique de l’iconographie chrétienne, avec l’archange Gabriel et la Sainte Vierge Marie). Saint-Dominique sous le Christ en croix, ou encore la très jolie fresque de Jésus et Marie-Madeleine présente dans la cellule n°1, représentant la scène du « Noli me Tangere ».
4/ L’Angelot jouant du luth de Rosso
➜ À la Galerie des Offices, Salle 27
Cette peinture à l’huile réalisée par Rosso Fiorentino est une petite œuvre d’art de 39 x 47 cm que vous avez probablement déjà vue. Communément appelée l’Angelot jouant du luth, ou l’Angelot musicien, elle représente un putto ailé appuyé sur un luth et l’instrument paraît bien trop grand pour lui.
Datée de 1521, elle était considérée comme une œuvre à part entière avant qu’une restauration dans les années 2000 permette de comprendre qu’il s’agirait en fait d’un fragment d’un retable perdu.
Le petit ange a un drôle d’air et semble soit concentré, soit littéralement lassé de jouer. Une douce émotion se dégage de cet être mélancolique et l’on se retrouve rempli de ferveur face à son abnégation. Il attire le regard dans la galerie, et vous ne pourrez pas passer à côté de lui sans le contempler longuement. Une des œuvres les plus attachantes de Florence.
5/ Le double portrait des ducs d’Urbino
➜ À la Galerie des Offices, Salle 8
Le Double Portrait des ducs d’Urbino est aussi nommé « Le triomphe de la chasteté ». Il s’agit d’un diptyque très connu, ou Fréderic III Montefeltro fait face à sa deuxième épouse Battista Sforza. Peint entre 1465 et 1472 sur une tempera sur bois, le tableau conservé au musée des Offices est l’un des plus célèbres de Florence.
L’œuvre adhère totalement au style italien du portrait du XVème Siècle, mêlé au style flamand. Les sujets sont donc représentés avec les visages de trois quarts, tout en ayant un paysage en arrière-plan. Les terres lointaines des personnages, sont peintes en arrière-plan de manière parfaitement raccord. Avec le même ciel bleu, d’où se détachent les visages au niveau du cou.
Le panneau est également peint au verso, où l’on peut voir les époux qui s’avancent l’un vers l’autre dans deux chars, accompagnés d’anges. Des chars tirés par des chevaux blancs pour le duc, et par des licornes pour la duchesse (symboles de chasteté). Un diptyque fascinant, que vous aurez le plaisir de pouvoir observer à Florence.
6/ La Vierge au chardonneret de Raphaël
➜ À la Galerie des Offices, Salle 66
La Vierge au Chardonneret est un tableau fondamental de la Renaissance italienne et une œuvre clé de Raphaël. De nombreux tableaux du peintre sont d’ailleurs visibles à la Galerie des Offices, mais celui-ci remporte souvent les suffrages. On y retrouve clairement les traits caractéristiques de sa peinture, avec l’intimité de ces personnages aux visages doux et une magnifique utilisation de la couleur.
L’œuvre a été peinte en 1506 au cours d’un séjour de l’artiste à Florence. Il a d’ailleurs été fortement inspiré par les œuvres de Michel-Ange et Léonard de Vinci, qui forment avec Raphaël, la trinité traditionnelle des grands maîtres de cette période.
Le sujet est biblique, avec la Vierge Marie observant tendrement les enfants devant elle, un livre à la main. Il s’agit de l’Enfant Jésus et d’un petit Saint Jean. Ils jouent avec un chardonneret, qui symbole de la passion du Christ.
7/ La Vierge à l’enfant et deux anges de Filippo Lippi
➜ À la Galerie des Offices, Salle 8
Cette Vierge à l’Enfant et deux anges, appelée aussi « La Lippina » est l’une des plus grandes œuvres de Filippo Lippi. Le peintre fut orphelin très jeune et placé au couvent des Carmes de Florence. Mais sa vocation était davantage axé sur la peinture. Contemporain de Fra Angelico, il subit son influence, mais trouva sa propre voie en soulignant davantage le côté humain que le côté divin dans ses œuvres.
Le peintre aborde la peinture religieuse d’une manière particulière et innovante, en s’approchant davantage de l’image humaine de la beauté. Les Madones deviendront sa spécialité, bien qu’un scandale viendra entaché le talent de Filippo Lippi à l’époque.
Le religieux rencontra en effet une jeune religieuse de 20 ans (Lucrezia Buti) qui lui servit de modèle pour des fresques. Il en tomba éperdument amoureux et l’enleva au cours d’une procession après avoir découvert qu’elle était enceinte. Et le visage de cette Vierge est directement inspiré de cette femme !
Il a pu toutefois continuer de s’épanouir dans la peinture et être inspiré par celle qu’il aimait grâce à Cosme de Médicis. Ce dernier comprit son génie et voulu intervenir auprès du papa Pie II pour lui accorder la grâce et le relever de ses vœux. Un destin hors du commun, tout comme ses peintures.
8/ La Méduse et le Bacchus de Caravage
➜ À la Galerie des Offices, Salles 90/43
Deux œuvres majeures de Caravage sont visibles à la Galerie des Offices de Florence. L’artiste précurseur de la Renaissance a marqué un tournant dans l’histoire de l’art et vous ne pouvez pas passer à côté.
> La Méduse : est positionnée en plein centre de la salle 90 du musée des Offices de Florence, de sorte que l’on puisse en admirer tous les contours. Cette œuvre mondialement connue représente le fameux personnage mythologique qui transforme les hommes en pierre d’un seul regard.
La méduse a été peinte en 1587 sur un bouclier cérémoniel en bois et Caravage a prêté son propre visage au portrait horrifié de Méduse dont la tête jaillit, décapitée par Persée. Une peinture que l’on doit une nouvelle fois à la famille Médicis, puisqu’elle a été commandée pour le grand duc de Toscane Fernidant Ier.
> Le Bacchus : est une autre œuvre de Caravage qui retient l’attention au musée des Offices. On remarquera immédiatement l’attention portée aux détails, et notamment la nature morte posée devant ce jeune homme androgyne qui possède les traits du dieu romain Bacchus. Et au verre de vin, qui se distingue par sa transparence.
Le panier de fruits et le vin symbolisent la nature même du dieu, dédié à l’ivresse et aux excès (équivalent de Dionysos). Mais si l’on regarde attentivement, le Bacchus est énigmatique. On se demande par exemple pourquoi certains fruits sont pourris et s’il n’y aurait pas un autoportrait caché de l’artiste dans le reflet de la carafe de vin. Difficile de le voir à l’œil nu, mais les analyses au rayon X attestent bel et bien de l’existence d’une silhouette.
9/ Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi
➜ À la Galerie des Offices, Salle 90
Artemisia Gentileschi était une artiste peintre italien renommée et progressiste du XVIIe siècle. Ce fut d’ailleurs la première femme à être admise à l’Académie des beaux-arts de Florence. Elle fut influencé par Caravage et on retrouve des femmes fortes dans ses œuvres. Ce tableau de Judith décapitant Holopherne est le plus célèbre.
Le sujet, représentant la revanche d’une femme, résonne avec l’histoire personnelle de l’artiste peintre. Violée par le peintre Agostino Tassi, son professeur particulier de perspective, elle peint ce tableau empreint d’une véritable vengeance symbolique. Artmeisia prête en effet ses propres traits et ceux de son violeur aux personnages.
Officiellement, le tableau représente une scène biblique bien connue : celle de la riche et belle veuve Judith qui décapite le chef assyrien Holopherne après l’avoir séduit et enivré.
10/ La Donna Velata de Raphaël
➜ Au Palais Pitti, Galerie Palatine
La Donna Velata, ou Dame voilée en français, est une œuvre de l’artiste Raphaël conservée au Palais Pitti à Florence. Cet énigmatique portrait représente Margarita Lutti, légendaire amante et modèle du peintre. Il daterait d’entre 1512 et 1518. Il serait tombé amoureux d’elle en la regardant se laver les pieds dans le Tibre, dans le jardin à côté de sa maison. Et ce portrait plein de vie en témoigne.
Elle apparaît également dans d’autres peintures de Raphaël, notamment La Fornarina (« boulangère »). Mais les traits de son visage se retrouvent également dans bien d’autres œuvres, notamment religieuses. Vous pourrez ainsi la reconnaître dans La Vierge à la chaise, dans La Vierge de Foligno, L’Extase de sainte Cécile et encore Le triomphe de Galatée. Vérifiez, c’est amusant !
C’est l’une des œuvres d’art les plus remarquables de Florence, tant par la force hypnotique qui transpire de ce portrait, que par l’histoire exaltante entre un artiste et sa muse.
Ces dix plus belles œuvres d’art de Florence sont essentielles, et permettent de découvrir différents lieux et musées de la ville. Mais il existe bien d’autres œuvres notables, comme le Tondo Doni de Michel-Ange, la Vénus d’Urbino du Titien ou encore l’annonciation de Léonard de Vinci. Florence regorge d’œuvres admirables.
Comment
un article magnifique !