Mais quel titre racoleur me direz-vous ! Pourtant, vous devez bien comprendre que pour partir à l’autre bout durant de nombreux mois, il faut bien souvent tout laisser derrière soi. Et le logement en fait partie.
Tout quitter, presque du jour au lendemain
J’ai décidé de partir, de voyager. C’était plus qu’une envie, c’était un besoin. Le genre d’idée qui germe dans votre tête et qui, en l’espace de très peu de temps, devient une gigantesque plante qui envahit toute votre tête et qui dépasse même par les yeux et les oreilles.
Je vous décris la situation avec humour sur mon blog voyage mais croyez-moi, quand un rêve s’empare de vous de cette manière-là, il n’y a pas grand-chose à faire. Il faut céder à la tentation.
Et la tentation était si forte qu’en peu de temps l’idée de faire un long voyage ne me paraissait plus si folle. Je sentais que le rêve était à portée de mains finalement, qu’il fallait juste une petite dose de courage pour l’annoncer à tout le monde et surtout, pour quitter tout ce que j’avais un peu construit.
Je ne suis pas quelqu’un de matérialiste alors je suis peu attachée aux choses qui m’entourent. Néanmoins, après plusieurs années passés dans un minuscule studio à Nice, je me suis rendue compte que j’avais accumulé pas mal de choses. Des choses que je trouvais tout d’un coup bien encombrantes.
Car je ne pouvais pas partir à l’autre bout du monde en embarquant tout cela avec moi. Quesiton de coût, je ne pouvais pas non plus me permettre de payer un garde meuble. Et puis je voulais partir l’esprit libre, sans penser à ce pauvre canapé qui pourrirait dans un garage. Je n’avais donc pas beaucoup de choix, je devais TOUT VENDRE.
Se débarrasser de toutes ces choses encombrantes, tout en récupérant un peu d’argent, c’était tout bénef.
A ce moment-là je ne vous cache pas que le site leboncoin est devenu mon meilleur ami (je l’ai mal orthographié exprès de peur que l’on m’accuse de publicité déguisée). J’ai posté des dizaines et des dizaines d’annonces. Du canapé à la machine à laver, en passant par la corde à sauter ou encore l’appareil à croque-monsieur, tout y est passé.
J’ai d’ailleurs été plusieurs fois bien étonnée de voir certains articles se vendre. Absolument tout se vend, je peux vous l’assurer.
En parallèle du vidage de l’appartement, il a fallu donner le préavis pour l’appartement. Une fois la lettre remise, il n’y a pas de retour en arrière. En deux mois tout devait être bouclé ! Et deux mois, ça passe vraiment très très vite.
Et je ne vous parle pas de la lettre de démission qui va avec. Car quand on est salarié, il faut bien évidemment prévenir son patron en avance.
Et allez expliquer que vous vous barrez pour faire le tour du monde. Les réactions peuvent êtres diverses et variés mais je peux vous assurer que votre employeur se souviendra certainement longtemps de vous.
Mon sac à dos contenait toute ma vie
Lorsque l’on part faire un tour du monde et que l’on dispose de peu d’argent, il vaut mieux ne rien laisser derrière soi. L’on a ainsi l’esprit totalement libre et l’on se dit que l’on est même pas obligé de revenir si l’on n’en a pas envie.
Mais la liberté à un prix, et ce prix, quand on voyage, c’est d’être un peu dépouillé de tout.
Du jour au lendemain, tout ce qui constituait notre petit intérieur douillet est vendu, et l’on se retrouve, il faut le dire clairement, SDF ! Alors SDF au sens propre, c’est-à-dire « SANS DOMICILE FIXE ».
Ce qu’il nous reste ? Un bon sac à dos qui a intérêt à tenir le coup durant tout la durée de notre tour du monde, et tout ce qu’il y a à l’intérieur : trois paires de chaussettes, trois culottes, trois pantalons, cinq tee-shirts, un manteau, un drap de sac, une trousse de toilette, une trousse de secours, le matériel photo, une carte bleue et un passeport qui ne demande qu’à se remplir.
Je simplifie un peu les choses mais c’est à peu près tout ce qu’il reste. Pourtant, la sensation ressentie lorsque notre sac à dos est tout ce qu’il nous reste n’est pas forcément mauvaise. Car, même si l’on est « sans domicile fixe » à ce moment-là (et pour toute la durée du voyage), cette situation est CHOISIE et non SUBIE.
C’est pour cela que le mot SDF ne devrait pas toujours avoir un sens aussi négatif. Ne pas avoir de domicile fixe ne veux pas forcément dire que l’on est abandonné par la société et en détresse. Cela veut simplement dire que l’on n’a pas d’adresse fixe. Et il devient possible de devenir « nomade ».
Le nomadisme est de plus en plus populaire chez les personnes qui aiment voyager et qui refusent de se contenter de vivre dans un seul pays. C’est un nouveau mode de vie, qui permet de se déplacer régulièrement, de faire des sauts de puces d’un pays à un autre, tout en ayant une vie épanouissante.
Des maisons partout dans le monde
Ce qui est paradoxal, c’est que même en étant heureux de ne plus avoir un logement fixe pour pouvoir parcourir le monde sans contraintes, l’on ne peut s’empêcher d’appeler « maison » chaque hébergement dans lequel on va passer, ne serait-ce que quelques jours.
Je suis certaine que de nombreux backpackers se retrouveront dans ce que je dis. Je suis certaine qu’au fin fond d’un petit village à l’autre bout du monde, après avoir passé une longue journée à visiter les environs, vous ne pouvez pas vous empêcher de dire « on rentre à la maison », en arrivant dans votre guesthouse ou votre auberge de jeunesses.
Et c’est assez fréquent que l’on appelle également « cantine », le petit restaurant au coin de la rue que l’on a l’habitude de fréquenter. Car, même en étant loin, l’on ne peut parfois pas s’empêcher d’avoir des petites habitudes bien confortables. Qui a envie de chercher un bouiboui pour manger tous les jours ? Quand on a trouvé un endroit chaleureux où l’on mange bien, on y retourne bien souvent.
Ce que je veux dire par là, c’est que même en étant sans maison véritablement à soi, l’on se sent rapidement « chez nous » partout. Et quand on réalise ce genre de choses, le monde n’est plus un vaste terrain hostile où il faudrait survivre, il devient tout simplement un chez soi, bien douillet et réconfortant, où que l’on soit.
Il ne faut donc pas avoir peur de quitter son logement et de se retrouver avec un simple sac à dos. Ce n’est pas une situation difficile à vivre du tout. C’est même tout l’inverse.
Rentrer au « bercail » ?
Je vous ai déjà parlé de mon retour de tour du monde. Un moment étrange, une étape à passer. Mais qui n’est pas si difficile à vivre car ce que l’on a su faire une fois, l’on pourra toujours le refaire. Et j’en étais déjà consciente quelques jours avant de rentrer en France (j’ai d’ailleurs partagé mon ressenti à ce moment-là).
Pourtant, quand on rentre, on n’a véritablement nulle part où aller !
Alors j’ai la chance d’avoir de la famille en France et des parents toujours derrière moi. J’ai donc pu passer plusieurs semaines chez eux le temps de retrouver un pied à terre fixe, sans dépenser d’argent.
Sinon il faut se tourner vers des auberges de jeunesse ou des hébergements pas chers, en France, le temps de trouver quelque chose de stable. Ce qui est moins facile est moins cool niveau budget.
Mais une fois que l’on a retrouvé un logement, il faut de nouveau tout remplir. Un moment un peu pénible étant donné que l’on s’était débarrassé de tout et que ce « tout » nous paraît un peu comme du superflu après s’être contenté d’un simple sac à dos…
Mais tout cela ne dure pas et, très rapidement, l’on reprend le rythme et le mode de vie que l’on avait avant. C’est fou comme un être humain peut s’adapter extrêmement rapidement à toutes les situations. Et je ne pense pas qu’il faille voire les choses comme un « retour en arrière ». La vie est un cycle, avec des périodes plus ou moins stables, tout simplement.
La société nous impose des normes et les préjugés sont nombreux dès que l’on s’éloigne un tant soit peu des conventions. Mais il ne faut pas avoir peur de sortir du moule de temps en temps, car la liberté n’a pas de prix. Et si ce prix se résume seulement à ce que les autres peuvent bien penser de nous, alors ça n’est rien du tout.
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16 Comments
Bonjour,
Je m’appelle Camille LEGROS, j’ai 28 ans, je suis actuellement en recherche d’emploi depuis longtemps (cette semaine j’ai trouvé une mission intérim). Comme toi j’aime beaucoup voyager et j’aimerai partir plus souvent et plus longtemps.
Pour moi voyager, c’est plus qu’une envie aussi, c’est un besoin.
Camille LEGROS
Bonjour Camille, bonne chance dans toutes tes démarches.
J’espère que tu pourras réaliser tes envies de voyages !
C’est vrai qu’en vivant aussi depuis quelques mois sans domicile fixe, je prend de plus en plus vite mes marques à chaque nouveau lieu où dormir. Je vis avec toujours les mêmes tee shirt, troublant au départ et puis maintenant je me dis que plus ce n’est pas nécessaire.
Alors certes, je nourris secrètement le rêve de pouvoir à nouveau dévaliser les magasins sans me demander si ça va pas peser trop lourd ensuite dans mon sac, mais au fond, vivre léger m’a fait un bien fou, je me suis rendu compte que j’ai pas besoin de « tout ça ». Ce qui fait un chez moi, c’est pas ma déco et mes meubles mais l’ambiance que j’y met, ce qui fait ma personnalité n’est pas mon style mais ce qu’il y a de plus profond. Heureusement vous me direz, mais aveuglés par les temps qui court, on a trop tendance à l’oublier !
Salut Lucie,
C’est vrai que l’on a trop tendance à oublier les valeurs simples et les petits plaisirs de la vie. Au-delà du fait que l’on apprécie rapidement de se sentir « léger » dans tous les sens du terme, l’on apprend également à apprécier les petites choses je trouve… Un plat succulent, un coucher de soleil… Quel bonheur !
Je suis parti il y a trois mois. Dès fois, quand je vois des choses dans des magasins, je me dis : « Si j’avais une maison et un salaire, j’achèterais ça ». Mais après, je me dis que si j’avais une maison et un salaire, je ne serais pas là.
Salut Thomas,
Je pense que rien ne vaut la liberté , de ne rien avoir besoin d’acheter !
Et puis même quand on achète quelque chose, ce n’est jamais suffisant, un cercle sans fin de consommation…
Mouais, quand on connaît la vie des vrais SDF on ne peut que sentir la mauvaise odeur de cet article égotique.
Quel mauvais goût vous a pris?
Vous rendez vous compte du comparatif que vous faîtes?
Voulez-vous que l’on soit attristé pour vous ou que l’on vous dise à quel point vous êtes « courageuse »? Votre égo sent mauvais l’indéscence.
Bonjour Fred,
Avez-vous lu l’article ou seulement le titre ?
Car, comme je le précise, être SDF veut dire littéralement « sans domicile fixe ». Ce n’est donc pas du tout un comparatif avec les personnes ignorées de la société, sans aucun toit sur leurs têtes. C’est seulement pour expliquer que quand on part pendant plusieurs mois, l’on a plus de domicile fixe et l’on devient nomade. Avec tout ce que ça implique…
Encore probablement un frustré de la vie qui juge les autres et ceux qui prennent le risque de vivre leur accomplissement….
vous êtes si triste derrières vos quelques lignes .. et si vulgaire . Prenez de la hauteur , grandissez .
Je suis complètement d’accord avec ta conclusion ! J’essaie de m’en rappeler quand des fois je me sens complètement en décalage par rapport aux « autres » 🙂
Et le coup du « on rentre à la maison » ça m’arrive tout le temps ahaha ! Je vois que je ne suis pas toute seule, ouf !
Bonsoir,
Je souhaiterais également vous racompter ma petite histoire d’aujourd’hui 7 novembre 2016.
Super heureuse je coupe mon billet avec Ryanair pour me retrouvée à Chypre Lanarca mon vol décollait à 6h30, je me rend à l’aéroport en présence de ma sœur qui voyageait avec moi. 5h40 le gros stress nous sommes toujours à la maison, heureusement que l’aéroport se trouve à 10 min de mon domicile. Nous arrivons donc pil poil à temps, nous passons tout les contrôle sans souci, toujours dans les temps. Arrivée au Gates de l’aéroport nous entendons que les portes de la B31 en direction de Larnaca fermera ses portes. Nous nous mettons à courir avec tout nos affaires. Arrivée devant le Gâte B31 je donne à la femme du check-in ma carte démbarquement et laaaaa je met la main dans ma poche pour sortir ma carte d’identité groooos coup de stress elle n’y est plus !!!! Sachant que 10 min avant je l’avais mise dans ma poche je savais très bien qu’elle était bien tomber en chemin. La femme m’annonce que je n’aurais que 3 min. Sur le coup je me met à courir de toutes mes forces pour retrouvé ma carte d’identité tomber dans cette immense aéroport. Je demandais à chaque personne travaillant mais en vain personne n’a trouver de carte id. En revenant vers mes pats une femme m’appelle avec ma carte id en main ! Mon dieu Mon coeur allait s’arrêter, vais-je avoir mon avion ?!!!!! Ma sœur m’attends avec tout nos bageges devant la porte d’embarquement ! La pauvre me dis-je, je vais lui pourrir ses vacances également. J’avais énormément de l’espoir, je me met à courir avec ma carte id dans les mains jusque à la porte démbarquement. Arrivée sur ma place le visage de ma sœur se décompose et m’annonce que non j’arrive juste trop tard ! Et oui j’ai vu mon avion s’en allé. Je me suis assise, essoufflée d’avoir couru pendant 20 minutes et nous sommes retournée à la maison très déçu et hyper gênée ! En tout cas cela a été une très bonne leçon pour moi de ne plus jamais aller à l’aéroport en dernière minutes ! Désoler pour les fautes d’autographes
J’imagine que tu n’as pas touché le chômage quand tu as démissionné? Parce que perso mon plan c’est de travailler un an ou deux et profiter d’une rupture à l’amiable pour voyager avec les allocations chômage mais c’est peut-être utopique ahah
Hello Etienne,
Alors je ne sais pas si c’est vraiment possible de toucher le chômage en étant à l’étranger. Car Pole Emploi demande d’être présent sur le territoire, il y a des rendez-vous et une recherche d’emploi à prouver. Je ne te le conseille pas donc.
Bonjour , magnifique ton récit , j en suis tellement envieux !!! Mais un jour peut etre que nous ferons le pas …..nous avons tout et pourtant on aimerait revenir à des valeurs plus simple …..bref , j avais juste une question , lors de tes voyages , tu ne t es jamais dis que si tu te trouvais bien dans un coin de cette planète tu y resterais ???
Merci et bravo pour ton blog
Merci Franck !
Oh bien sur que si. J’ai pas mal d’endroits où j’aimerai poser mes valises plusieurs années. Ce n’est pas exclu, bien au contraire 😉
belle story, oui j’ai vecu un peu la meme histoire en 2006 2007, sauf que n’ayant pas l’ame « business » au lieu de vendre tous mes biens j’ai tout jete sauf 2 sacs de voyage et je suis parti. Et jms trop revenu finalement puisque je suis maintenant installe ds un autre pays.