La préfecture de Shiga est située au centre de l’île d’Honshū, à 500km de Tokyo et à 10km de Kyoto. Elle est entièrement entourée de montagnes et possède, en son centre, le plus grand lac d’eau douce du Japon : le lac Biwa. Voyager dans la Préfecture de Shiga, c’est donc tourner tout autour du lac Biwa, et rester en relation constante avec l’eau.
Accessible facilement depuis Kyoto, la préfecture de Shiga se visite notamment pour ses paysages, villes historiques et sanctuaires disséminés le long de ses rives. Mais l’on peut également y faire de multiples tours en bateau, ou encore faire escale sur l’incroyable île de Chikubu… Je vous propose donc de vous parler des meilleures activités que j’ai découvertes à Shiga !
Le château de Hikone et son jardin japonais
Hikon fait partie des châteaux originaux les plus importants au Japon ! Il est en effet classé comme « Trésor National », au même titre que les châteaux de Himeji, Matsumoto et d’Inuyama.
Construit au début des années 1600, le château de Hikone est situé à un emplacement stratégique qui permettait de contrôler à la fois le lac Biwa et le début de la route menant à Edo (Tokyo) depuis Kyoto. Préservé au XIXe siècle par la protection personnelle de l’empereur Meiji (alors que beaucoup d’autres châteaux ont étés détruits), l’on a beaucoup de chances de pouvoir découvrir cette petite merveille d’architecture aujourd’hui…
Construit sur une colline appelée « Konkiyama » (la montagne de la tortue dorée) et dominant la plaine, le château a été essentiellement construit pour se défendre d’attaques. Il est donc organisé d’une telle manière que les ennemies n’avaient pas d’autres choix que de se retrouver à découvert, et perdu au milieu de l’enceinte d’un château conçu pour sa défense.
Douves, pierres glissantes et tordues, ponts en bois faciles à détruite, chemins trompeurs et pentes abruptes, autant de stratégies significatives qui témoignent de l’ingéniosité de l’époque.
Outre son architecture significative, qui pourrait être qualifié de « résumé de l’architecture des châteaux japonais de l’époque des guerres », le château de Hikone possède une atmosphère particulière, avec un joli panorama sur le lac Biwa.
Le château comporte également un jardin japonais original, le genkyuen. Un lieu aussi beau au printemps (durant la floraison des Sakuras) qu’en automne (avec les jolies couleurs orangées).
Omihachiman, ville historique au bord du lac Biwa
Petite ville japonaise située au bord du lac Biwa et au pied du mont Hachiman-yama, Omihachiman est une ancienne cité féodale et marchande à l’architecture originale, qui garde encore les stigmates de ce riche passé… C’est aussi une « ville d’eau », avec de nombreux canaux que l’on peut emprunter en bateau.
Située sur la rive Est du lac Biwa, entre Kyoto et Hikone. Omihachiman est encore mal connue des voyageurs étrangers. Elle a pourtant tout pour séduire avec ses maisons datant de l’époque Edo, ses canaux, son panorama imprenable sur le lac, son temple dédié à l’amour, ou encore ses pâtisseries délicieuses…
Dans le centre-ville, l’on retrouve l’atmosphère d’une ville marchande de l’époque Edo avec de nombreuses maisons de grands marchands, notamment visibles dans la Rue Shinmachi. Certaines de ses demeures, parfois vieilles de 4 siècles, ont étés transformées en musée et sont aujourd’hui ouvertes au public.
Ômihachiman, c’est aussi une porte d’entrée parfaite sur le lac Biwa, puisque de nombreuses promenades en barques y sont organisées depuis le centre-ville. Et le rivage du lac, à cet endroit, est en effet considéré comme l’un des plus beaux de la région… Je ne peux que vous conseiller de partir à la découverte du la région de cette manière, avec une petite embarcation locale; ambiance à la fois paisible et conviviale assurée !
Enryaku-ji, vaste complexe Tendai au Mont Hiei
Le Mont Hiei s’élève à 848 mètres d’altitude et se trouve au nord-est de Kyoto, dans la Préfecture de Shiga. A son somment, l’on y trouve le temple Enryakuji, qui fut l’un des les plus puissants du Japon, au cœur de l’école bouddhiste Tendai.
C’est en 788, que le moine Saichô reçut l’autorisation de fonder un monastère sur le Mont Hiei. Une cité sainte qui s’est rapidement développée, ne comptant pas moins de 3000 temples éparpillés, avec plusieurs dizaines de milliers de moines, leurs serviteurs et leurs familles… Protégé par de terribles moines-guerriers (loin de l’image pacifiste attribuée au bouddhisme japonais) qui imposaient leur volonté à Kyoto, la cité fut attaquée et massacrée sous la décision du seigneur de la guerre Oda Nobunaga, qui avait pour but d’unifier le Japon. Sa reconstruction a débuté 11 années plus tard, permettant à l’Enryaku-ji de devenir le chef-lieu du mouvement Tendai.
Il ne reste que trois centres principaux : le Tôdo, Saito et Yokawa. Ils sont dispersés au Mont Hiei et reliés par des chemins de randonnées (ou aussi accessibles en bus), ils constituent le cœur d’une montagne sacrée consacrée au Bouddha et l’ensemble est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO… Et vous pouvez facilement passer toute une journée au Mont Hiei, afin de vous immerger dans la nature et l’ambiance particulière des temples de la montagne.
Sachez également que la montagne continue d’héberger des religieux un peu particuliers : les moines marathoniens.
Obligés de suivre un entraînement spécial appelé « Sennichi Kaihogyo » (entraînement de 1000 jours dans les montagnes), ils sont testés pour leur endurance, leur persévérance et leur volonté tant physique que mentale… En plus de leurs obligations quotidiennes telles que la méditation, la calligraphie et l’entretien des lieux, ces moines doivent également courir pendant sept années consécutives à un rythme diabolique.
Un détour par le Mont Hiei, c’est également l’occasion de débuter la méditation zen avec un moine du monastère. Une petite heure pour apprendre les basiques : positionnement, respiration, concentration, attention…
C’est le lieu idéal pour tenter l’aventure de l’éveil ! Pour ma part, je pratique déjà la méditation à la maison, mais je n’avais pas encore essayé cette technique enseignée par le moine, j’ai donc appris de nouvelles choses.
Shirahige-jinja, le torii flottant du lac Biwa
Sanctuaire shintoïste dédié à la divinité Sarutahiko Okami et situé dans la ville de Takashima, le Shirahige-jinja est surtout connu pour son torii flottant majestueusement sur les rives du lac Biwa.
Construit il y a plus de 2000 ans, le Shirahige-jinja est réputé pour être le plus ancien de tous les sanctuaires de la province d’Omi. Et son nom signifie littéralement « barbe blanche », évoquant clairement le dieu de ce sanctuaire… Une divinité du panthéon shintoïste très connu au Japon, nommé « Saruta-hiko », dédié à la longévité.
Le sanctuaire est divisé est deux parties bien distinctes : un bâtiment principal d’un côté, et un grand torii disposé au milieu du lac Biwa de l’autre… Aussi, à environ 500 mètres du sanctuaire, on conseille aux marcheurs de bifurquer quelques instants au-dessus de la route, afin d’accéder à un cimetière qui accueille 48 statues de Bouddha en pierre.
Mais c’est le torii qui retient généralement toute l’attention des visiteurs. Un lieu pittoresque, tout aussi apprécié des visiteurs que des photographes… Il faut dire que c’est hyper photogénique, et que ça devient carrément magique au moment du coucher du soleil !
L’île de Chikubu et ses temples majestueux
Terre sacrée et hors du temps, l’île de Chikubu est un endroit à part, perdu au milieu des eaux du lac Biwa… L’on y trouve plusieurs temples, immergés dans la végétation de l’île, nous plongeant dans un atmosphère infiniement spirituelle.
Accessible en bateau depuis les quais de Hikone, Nagahama, ou encore Imazu, l’île de Chikubu est un petit confetti de terre à l’échelle du Japon… L’endroit ne fait en effet que de 2 km de circonférence et est facilement faisable à pied.
Mais cette terre, surnommée « île où Dieu demeure » est sacrée depuis aussi longtemps que l’on s’en souvienne… Ce fut également une terre d’exil pour des seigneurs ayant déplu ou des poètes à la langue trop bien pendue… De nombreuses œuvres littéraires ont en effet été composées entre ses arbres.
En débarquant sur cette île granitique recouverte d’une végétation luxuriante, on découvre un escalier de 165 marches qui se dresse devant nous. Situé tout en haut, le temple Hôgon-ji et sa pagode à trois étages, dont l’origine remonte à 724, et abrite une Benzaiten (déesse de la beauté et de l’art).
Dans le hall du temple se trouve de nombreuses daruma (petite poupée japonaise rouge à l’effigie Benzaiten). Vous pouvez en acheter une et écrire votre vœu sur un morceau de papier que vous glisserez dans la poupée, et elle priera pour vous pendant un an !
L’on y trouve aussi le sanctuaire Shintō Tsukubusuma, connu aussi sous le nom de sanctuaire Chikubujima. C’est à cet endroit que vous verrez les visiteurs du temple jeter de petites assiettes depuis un rocher pour les faire passer entre les piliers d’un torii, afin de voir un vœu exaucé.
Une nuit à Ogoto Onsen dans un ryokan traditionnel
Il ne faut pas hésiter à profiter d’un séjour dans la région de Shiga pour tester les sources thermales d’Ogoto-Onsen, réputées dans tout le Japon.
Ogoto Onsen se trouve sur le côté ouest du lac Biwa, toujours dans la préfecture de Shiga. Un endroit magnifique, qui fait partie du mont Hiei dont je vous ai parlé un peu plus tôt… Connus pour leurs propriétés curatives, et attirant de nombreux touristes, autant locaux qu’internationaux, les Ogoto Onsen sont considérés comme de véritables bains thermaux de guérison.
La source d’eau chaude, à l’eau très alcaline, est en effet bien connue pour ses propriétés curatives qui peuvent aider à guérir les névralgies, les douleurs musculaires et l’épuisement. C’est donc une aubaine quand on est en voyage et que l’on souhaite se relaxer un peu avant de repartir pour de nouvelles aventures…
L’idéal, pour découvrir et tester les Ogoto Onsen, c’est de passer la nuit dans un Ryokan traditionnel situé dans la région. Vous pouvez aussi passer par un hôtel qui permet aux non-résidents d’accéder aux bains thermaux, mais c’est tout de même moins sympa… Pour ma part, j’ai dormi au « Ryokan Yuzanso » (voir infos et disponibilitées), une auberge traditionnelle offrant une plongée dans l’esthétique et l’esprit japonais. Dans ce genre d’endroit, l’on vous préparera un Yukata (kimono de coton léger) et vous ne dormirez pas dans un lit « normal » sur un futon !
Mais ce qui est le plus sympa au « Ryokan Yuzanso », c’est que certaines chambres possèdent un bain privatif à l’extérieur. Un mini onsen bien agréable, où l’on peut se détendre avec une superbe vue sur le lac Biwa, sans avoir à se forcer à se rendre aux bains publics (c’est une bonne expérience mais pas toujours appréciées de tous, donc c’est plutôt positif d’avoir le choix).
Spécialités locales de la région de Shiga
De par la nature même de l’archipel japonais, composé de nombreuses îles et s’étendant sur plus de 3 500 kilomètres, la cuisine japonaise est avant tout une cuisine régionale, même voire locale. Il y a donc toujours de nombreuses spécialités locale à découvrir, et Shiga ne fait pas exception !
➸ Le Funa-sushi : il s’agit tout bonnement de l’ancêtre des sushis que nous apprécions tant aujourd’hui… Et c’est à Shiga que l’on trouve ce plat légendaire !
Le poisson utilisé est une espèce endémique du lac Biwa, nommé funa. Les poissons sont pêchés au printemps, écaillés, vidés et sont remplit de sel puis être ensuite fourrés et recouverts de riz cuit. On les laisse ensuite fermenter pendant huit ou neuf mois. Un “poisson fermenté” acide et qui sent fort, qui ne plaira pas au plus grand nombre. C’est néanmoins intéressant d’essayer, ne serais-ce que pour l’expérience !
➸ Le bœuf Ōmi : le Japon possède trois types de bœuf qui sont devenus des marques en soi: le bœuf Kobe, le bœuf Matsusaka et le bœuf Omi. Et bien que nous connaissons bien le fameux bœuf de Kobé, une viande de renommée mondiale, les autres nous sont souvent totalement inconnus…
Pourtant, parmi les nombreux types de wagyu (bœuf japonais), le bœuf Omi a la plus longue histoire, qui s’étale sur près de 400 ans. Tout comme les autres viandes japonaises, elle est caractérisée par sa marbrure et son persillé important… Une viande délicieuse et si fondante, à déguster cru, cuite, ou même en sushi.
➸ Le Sake local : alcool de riz obtenu par fermentation, le saké est une boisson ancestrale incontournable de la culture nippone. Vous pouvez donc en trouver partout, tout le temps… Cependant, tout comme le vin en France, il existe différentes qualités de Saké et certains d’entre eux sont considérés comme des « grands cru ».
Et si vous voulez profiter de votre passage dans la préfecture de Shiga pour goûter l’un d’entre eux, je vous conseille de vous rendre à la brasserie Kawashima, situé à Takashima. La pureté de l’eau de source utilisée est en effet l’une des trois grands principes pour fabriquer un bon saké (avec le savoir-faire et la qualité du riz). Et à cet endroit, l’eau douce, venant de la montagne, est vraiment excellente… Ce qui a permis à la brasserie d’obtenir, chaque année, de nombreuses récompenses.
La préfecture de Shiga vous fera donc découvrir un Japon plus paisible et en dehors des sentiers battus ! Située à quelques pas de Kyoto, c’est une bonne alternative pour tous ceux qui souhaitent fuir quelques temps l’effervescence touristique de l’ancienne capitale impériale, ou pour ceux qui connaissent déjà les facettes les plus connues du Japon.
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