Rennes-le-Château est un petit village qui déchaîne les passions depuis des décennies suite à la rumeur de la découverte d’un mystérieux trésor par son curé de campagne, l’abbé Saunière. Extrêmement populaire, les visiteurs viennent y découvrir son église, sa Tour Magdala et son musée.
La légende de Rennes-le-Château
Rennes-le-Château est une commune française située dans le sud-ouest de la France, en région Occitanie, à 50 km au sud de Carcassonne. Isolé sur un éperon rocheux dominant la Haute Vallée de l’Aude, le village de moins de 80 habitants est minuscule. Il jouit pourtant d’une étonnante notoriété mondiale.
Une popularité qui vient essentiellement de quelques évènements datant de la fin du XIXème siècle, relatifs à l’arrivée d’un nouveau curé de campagne au village de Rennes-le-Château : l’abbé Bérenger Saunière. Ce village perdu du sud-ouest de la France va alors devenir, au fil de bavardages et de rumeurs grandissantes, une véritable énigme.
➜ Histoire de Rennes-le-Château et de l’abbé Saunière : quand le nouveau curé arrive au village, l’église et le presbytère sont pratiquement en ruines. Il entreprit alors d’énormes travaux de rénovation, mais ils furent si formidables et coûteux pour cette petite paroisse, qu’ils paraîtront suspects. Et la rumeur éclate, l’abbé Saunière aurait trouvé un trésor inestimable !
L’abbé lui-même ne dément pas la nouvelle. Et des plaintes sont mêmes déposées par certains habitants du village, dénonçant des fouilles du curé dans le cimetière (laissant penser qu’un trésor serait bel et bien disséminé sur ces terres). Et vu que le village est situé en Pays Cathare, avec ses nombreux châteaux, abbayes, et son histoire à la fois ténébreuse et énigmatique, la rumeur est « crédible ».
Il est également relaté que l’abbé Saunière aurait trouvé un parchemin dans un des piliers de l’église en effectuant les travaux. Il s’agirait là, non plus d’un trésor physique, mais d’une véritable révélation d’ordre spirituel qui viendrait littéralement bouleverser l’ordre du monde ! Des spécialistes en ésotérisme (comme Pierre Plantard et Gérard de Sède) s’emparent dès lors du sujet, et vont provoquer un véritable déferlement littéraire en propageant l’histoire du « curé aux milliards ».
Des dizaines d’auteurs spéculent sur la rumeur jusqu’à introduire la thèse de l’existence d’un descendant caché des dynasties mérovingiennes, qui aurait pour origine la paternité du Christ lui-même. Christ qui aurait même pu survivre au supplice de la croix et accoster avec Marie-Madeleine, Marthe et Lazare aux Saintes-Marie-de-la-Mer. Hypothèse romancée dans le Da Vinci Code de Dan Brown, sorti en 2004.
Nous savons aujourd’hui que l’abbé Saunière a été accusé de trafic de messe (sur lesquelles il aurait établi sa fortune) et déchu de ses fonctions sacerdotales dès 1911. Mais les rumeurs sont si fortes, abondantes et appuyées de tellement d’hypothèses attrayantes, qu’elles demeureront certainement toujours…
De nombreux touristes affluent donc chaque année dans le minuscule village de Rennes-le-Château afin de découvrir les lieux et d’analyser scrupuleusement chaque détail. On se demande ainsi pourquoi l’abbé Saunière a tenu à faire construire une tour dédiée à Sainte Marie-Madeleine à cet endroit. Et si les étranges détails présents dans l’église ne seraient pas quelques indices laissés volontairement.
L’histoire de Rennes-le-Château est à la fois passionnante, énigmatique, mystique, amusante, ou carrément risible… C’est selon chacun, en fonction de ses croyances et réflexions. Je vous laisse donc le soin de votre propre interprétation.
Que voir et visiter à Rennes-le-Château ?
La popularité du petit village de Rennes-le-Château n’est donc plus à prouver. Mais que peut-on y voir, et quels sites peut-on concrètement visiter ? Pour répondre à ces questions, je vous propose une présentation des principaux points d’intérêt de Rennes-le-Château, visibles au Musée Domaine de l’abbé Saunière.
➜ L’église Sainte Marie-Madeleine de Rennes-le-Château
L’église de Rennes-le-Château est sans nul doute le lieu le plus emblématique du village. Plusieurs hypothèses sont émises quant à ses origines premières, mais est clairement citée dans les inventaires de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1185. Elle aurait donc été la chapelle des seigneurs Hautpoul dédiée à Sainte Marie au Moyen Âge, avant de voir son patronage changer pour Sainte Marie-Madeleine.
Partiellement détruite lors des guerres de Religion et très vétuste à l’arrivée de l’abbé Bérenger Saunière, celui-ci entame alors d’importantes rénovations à partir de 1886 (travaux pendant lesquels il aurait découvert d’étranges parchemins, un tombeau et même un trésor). Le style sulpicien de l’église que l’on peut voir aujourd’hui vient donc des travaux de l’abbé.
Dès l’arrivée, l’église surprend de par son style, et une maxime trône au-dessus du porche : « Terrilibis este locus iste »; qui signifie « ce lieu est terrible » (que l’on peut lire dans le sens de « fort / puissant »).
Tout de suite après avoir passé la porte d’entrée, l’on découvre un diable grimaçant soutenant péniblement le bénitier. Est alors inscrit « Par ce signe, tu le vaincras », avec quatre anges décortiquant le signe de croix. Sous-entendu donc, « par ta foi, tu vaincras le malin ».
Enfin, toute la décoration de l’église peut être décortiquée, avec des détails troublants pouvant être interprétés de multiples manières. Les statues de Saints et leur disposition dans l’église, le dallage, les peintures ; tout peut être passé au crible. Laissant deviner un mystérieux secret, ou bien toute l’excentricité de l’abbé.
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➜ La Tour Magdala
Véritable symbole de Rennes le château, cet édifice emblématique du domaine de l’Abbé Saunière a été construite par le curé peu de temps après la rénovation de l’église, à partir de 1900. Entièrement financée sur ses propres ressources, elle fait fièrement partie du mystère du curé aux milliards.
Construite sur le modèle des tours médiévales, de style néogothique, la tour Magdala est une petite tour remarquable qui surplombe la région. Elle permet d’ailleurs, une fois arrivée en son sommet, de profiter d’un superbe panorama sur la vallée. Et à l’intérieur, au rez-de-chaussée, l’on y découvre l’ancienne bibliothèque de l’abbé. La tour était également son lieu de méditation, où il a fait installé un dallage énigmatique du sol qui pose question.
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➜ La tour de l’Orangerie et les jardins
Moins connue que la tour Magdala, la tour de l’Orangerie est située à l’opposée de la tour Magdala dans les jardins privés du domaine de l’abbé Saunière. Il s’agit d’un petit havre de paix vitré en son sommet où l’on pouvait placer des plantes d’essences rares et fragiles, qui avaient besoin d’une température plus élevée. Mais la serre n’est plus exploitée aujourd’hui.
La tour de l’Orangerie possède 22 marches (tout comme la tour Magdala d’ailleurs), qui permettent de descendre jusqu’aux jardins depuis les remparts. Et après la descente, il suffit de faire quelques pas sur la gauche pour tomber sur la tombe de l’abbé Saunière. Mais elle fut tant de fois vandalisée, que la dépouille du curé fut déplacée en 2004 dans le mausolée cultuel du domaine voisin, ancienne propriété de l’abbé.
La tour de verre de l’Orangerie, qui s’oppose parfaitement à la tour de pierre de Magdala, démontre une fois de plus l’ésotérisme de l’abbé et sa volonté de faire de son domaine une grande énigme. Enfin, sachez que le jardin est d’autant plus agréable à la belle saison, puisqu’il se pare d’une belle collection de roses.
➜ La villa Béthanie et le musée du presbytère
L’on trouve également le joli édifice de style néo-renaissance de la villa Béthanie au domaine de l’abbé Saunière. L’on y retrouve la petite chapelle particulière de l’abbé avant l’entrée, puis le salon luxueux une fois passé la porte. Mais l’ensemble du presbytère et de la villa a été aménagé depuis, en un ensemble muséal.
On en découvre ainsi davantage sur l’histoire de l’abbé Saunière, avec photos et commentaires de spécialistes à l’appui. Mais il y a également les archives, les maquettes, ainsi que deux artefacts carolingiens découverts dans l’église par l’abbé. Premièrement, l’étonnante dalle des chevaliers, découverte au pied du maître-autel en 1887, sous laquelle il aurait découvert une marmite de pièces d’or et un crâne percé. Et deuxièmement, le pilier carolingien qui soutenait le maître-autel, qui aurait contenu des parchemins.
En sortant du domaine de l’abbé Saunière, une petite boutique propose des produits locaux, des souvenirs et de nombreux ouvrages relatifs aux lieux.
Informations pratiques : l’église de Rennes-le-Château est accessible gratuitement, ainsi que l’extérieur de la tour Magdala. Mais pour accéder au musée et au domaine de l’abbé Saunière avec les jardins et l’intérieur des tours, il faudra payer le ticket au tarif de 6€ par personne (5€ pour les étudiants et gratuit pour les moins de 10 ans). En été, des visites contées nocturnes sont organisées au coucher du soleil, avec dégustation de vin depuis la Tour Magdala.
Le site est ouvert tous les jours du 23 mars 2024 à novembre 2024 et pendant les vacances de Noël. Le site est également ouvert les 17 janvier pour le « phénomène des pommes bleues ». Il se trouve en effet qu’à midi, un rayon de soleil traverse les verrières pour faire apparaître des taches de couleurs, dont certaines d’un joli ton bleu. Un phénomène que l’on retrouve à plusieurs moments durant une bonne partie de l’hiver, mais qui est l’occasion de faire une réunion de passionnés.
En définitive, si la légende qui entoure le village de Rennes-le-Château vous intrigue, une visite de l’église Sainte Marie-Madelaine et du musée domaine de l’abbé Saunière sera une expérience amusante.
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